Pour la deuxième fois en moins d’un an, le SMIC devrait être revu à la hausse en raison de l’inflation galopante, une première depuis la dernière crise économique qui a secoué l’Europe. Cette hausse automatique prédite par l’institut l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) devrait avoir lieu d’ici le mois de juin avec une revalorisation probable de 32€ par mois. Les raisons de cette revalorisation sont multiples, même si l’inflation due en partie par la guerre en Ukraine reste un des principaux facteurs de cette hausse. Explications.
Conflit russo-ukrainien : entre inflation et croissance au ralenti
Le conflit russo-ukrainien qui continue en s’enlisant reste une cause indirecte de la hausse automatique du SMIC. En effet, l’augmentation du coût de certaines matières premières et des prix mondiaux de l’énergie résultant des sanctions économiques infligées à la Russie vient provoquer une inflation qui atteindra selon les prévisions 4.4% d’ici le printemps (si les prévisions pour l’inflation en 2022 était de 2.5%).
Dans cette optique, un baril de pétrole se négociait récemment à plus de 100 dollars tandis que le prix du gaz connaît en parallèle une augmentation de 40%. Cette augmentation va alors de pair avec l’augmentation des coûts de production des entreprises, impactant directement la consommation des ménages.
Outre l’inflation, le conflit en ex-URSS viendrait diminuer la croissance en France de 0.2 à 0.8 point. En effet, les tensions sur les marchés financiers et le recul de la demande internationale (notamment venant des pays impactés indirectement/directement par la guerre en Ukraine) ralentiront probablement la croissance économique dans l’hexagone, passant de 3.6% selon les prévisions à seulement 2.8 à 3.4% toujours selon la Banque de France. Cette croissance désormais au ralenti et l’inflation galopante en raison du conflit qui fait rage en Ukraine constituent ainsi en partie les causes de la hausse automatique du SMIC d’ici la moitié de l’année.
Pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages
Puisque ce sont les ménages qui paient le prix fort en cas d’inflation, une hausse automatique du SMIC est entamée lorsque l’indice des prix à la consommation des 20% des ménages aux plus faibles revenus connaît une hausse de plus de 2%. De plus, dès lors que l’on constate une baisse du pouvoir d’achat du salaire horaire des employés et des ouvriers, le SMIC est revu à la hausse comme ce fût le cas en janvier dernier, avec une augmentation du SMIC à 0.9%. A ces paramètres s’ajoutent alors les impacts de la guerre en Ukraine sur la situation économique actuelle en Europe, et notamment en France.
Le chef du département de la conjoncture au sein de l’INSEE, Julien Pouget, vient ainsi confirmer l’hypothèse d’une revalorisation du SMIC au cours du deuxième trimestre. L’organisme explique alors: «Le dynamisme des salaires est susceptible de se poursuivre au deuxième trimestre, d’autant qu’une nouvelle revalorisation du Smic, d’au moins 2 %, pourrait avoir lieu compte tenu de l’évolution possible des prix ». Cette revalorisation fera alors passer le revenu minimum de 1603€ à 1635€ bruts pour 35 heures de travail hebdomadaire.
