Après près d’un an de stabilité salvateur en période d’inflation, les principaux tarifs bancaires repartent à la hausse cette année. L’Observatoire des tarifs bancaires (OTB) ainsi que l’association des consommateurs Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) ont publié séparément leurs rapports annuels dans lesquels ils constatent une hausse moyenne de 2,5% à 3% des frais bancaires. Des pourcentages qui ne reflètent pas toute la réalité du secteur selon l’OTB. Explications.
Les petits et moyens clients paient plus
Dans les rapports publiés par l’OTB et la CLCV, on peut lire que, pour 2024, les banques vont appliquer une hausse des tarifs sur les principales opérations de gestion. Cette hausse est en moyenne de 2,5% à 3% par rapport à l’année 2023, selon les données récoltées auprès d’une centaine de banques en France, dont la BNP Paribas, la Société Générale ou encore les caisses régionales du Crédit Agricole.
Dans le rapport de la CLCV, les petits clients (disposant des services bancaires de base comme l’ouverture et la gestion d’un compte, carte à débit immédiat, etc.) ainsi que les profils « moyens » (deux titulaires avec chacun une carte assurée contre le vol et la perte, un chèque, etc.) sont les plus touchés par cette hausse (respectivement +2,97% et +3%) de la grille tarifaire appliquée par les banques françaises depuis le 1er janvier 2024. À contrario, les profils ayant souscrit des offres bancaires plus complètes n’ont subi qu’une hausse moyenne de 2,52% sur leurs frais bancaires.
D’autres frais d’opération en hausse
Outre les frais de gestion « classiques », l’association CLCV a également pointé du doigt quelques pratiques qui contribuent à la hausse globale des frais bancaires des clients. En premier lieu, la CLCV souligne les « modifications apportées par certains établissements aux règles applicables aux retraits aux distributeurs automatiques de billets ». Parmi ces modifications, on peut notamment parler de l’augmentation des frais de retraits auprès d’un réseau concurrent, ou encore de l’abaissement du nombre de retraits gratuits autorisés chaque mois auprès des banques concurrentes.
Une situation paradoxale puisque le nombre de distributeurs automatiques de billets en France a chuté de 12% entre 2018 et 2022, selon la Fédération bancaire française. Enfin, les banques qui ont fait l’objet d’étude dans les deux rapports de l’OTB et de la CLCV ont pratiqué des hausses des frais d’opération faites en agence, « ce qui pénalise les personnes qui ne sont pas en capacité de recourir aux opérations en ligne ou sur des opérations moins courantes » selon la CLCV.
Une hausse maitrisée des tarifs
En comparaison avec l’inflation en France estimée à 3,7% sur un an, cette hausse des tarifs reste inférieure, confirmant ainsi l’effet de rattrapage des banques après la période de modération entre 2022 et 2023. Pourtant, cette moyenne de 3% ne reflète pas la réalité de la hausse, puisque seules 60% des banques étudiées dans le rapport de l’OTB ont publié leurs nouvelles grilles tarifaires le 1er janvier.
Les 40% restantes ont décidé de publier tardivement leurs nouveaux tarifs (en février et en mars pour certaines banques), ce qui a pour effet de flouter la réalité sur les hausses tarifaires appliquées par les banques. « Une hausse maitrisée des tarifs » selon l’OTB, qui a conduit le Comité consultatif des services financiers CCSF (dont dépend l’OTB) à prendre compte dès cette année 2024 les tarifs en vigueur au 1er avril pour leurs prochains rapports.