L’année dernière s’est révélée peu généreuse en matière de financement pour les start-ups européennes. D’après une étude réalisée par le cabinet d’avocats d’affaires Orrick, 61,8 milliards de dollars ont été investis en capital-risque, révélant une baisse significative en comparaison de l’année 2022. Cette étude révèle d’autres éléments intéressants quant à l’évolution du marché des investissements en Europe.
35% d’investissements en moins
L’année 2021 a été, pour beaucoup de spécialistes et d’analystes de la finance, l’année la plus généreuse de cette décennie en matière d’investissement en capital-risque dans les start-ups (681 milliards de dollars investis à l’échelle mondiale). Une baisse progressive des financements a cependant été constatée vers la fin de l’année 2022, pour ensuite se poursuivre tout au long de l’exercice 2023. Ce sont les start-ups européennes qui ont le plus subit les effets de ce ralentissement du côté des investisseurs.
Ainsi, entre 2022 et 2023, les start-ups évoluant sur le Vieux continent ont constaté une baisse de 35% des investissements accordés par les fonds de capital-risque, les business angels et les actionnaires privés. Une situation qui est d’autant plus problématique puisque l’Europe « compte plus de nouveaux entrepreneurs que les États-Unis », indique le rapport du cabinet d’avocats Orrick.
La raison principale à cette baisse conséquente des financements réside dans le fait que les investisseurs se sont désormais focalisés sur la gestion de leurs portefeuilles existants, se limitant ainsi aux opérations de financement en Seed. Mais là encore, le rapport indique que ces opérations ont connu une baisse de 40%, tandis que les levées de fonds dépassant les 100 millions d’euros ont chuté de 51%.
Une crise qui touche également les licornes
Ce bouleversement dans le secteur des start-ups ne concerne pas uniquement les petites structures, loin de là. En 2023, seules 11 start-ups ont été élevées au rang de Licorne, la catégorie des entreprises non cotées en bourse ayant atteint une valorisation égale ou supérieure à 1 milliard d’euros. Cette dizaine de licornes nées en Europe représente le chiffre le plus bas de toute la décennie, alors qu’en parallèle, pas moins de 50 start-ups ont perdu leurs statuts de Licorne.
Pour autant, inutile de s’alarmer, car si l’on croit le rapport publié par l’entreprise d’investissement spécialisée dans le domaine de la technologie Atomico, cette baisse des financements et cette « extinction » des licornes en Europe n’est autre que l’effet « d’une tendance mondiale qui se reflète aux États-Unis, en Chine et dans le reste du monde, chacun d’entre eux enregistrant une baisse des financements d’environ 50 % par rapport à 2021. »
Une occasion pour retrouver un écosystème plus sain
Toujours selon Atomico, ces changements survenus dans l’écosystème des start-ups sont une opportunité pour retrouver de la stabilité. Un constat qui se vérifie déjà sur le terrain, avec la reprise progressive des introductions en Bourse, comme pour la société britannique Arm entrée en septembre 2023 avec une valorisation de 54,5 milliards de dollars. Même constat de la part d’Orrick, en prenant pour exemple l’Allemagne qui « montre des signes d’une nouvelle stabilité ».