Près d’une commune sur cinq en France envisage d’augmenter la taxe foncière cette année, selon le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard. Cette augmentation, indexée sur l’inflation, suscite des controverses entre les communes et le gouvernement Il s’agit notamment du cas à Paris où une augmentation de 52% prévue par la maire Anne Hidalgo a fait l’objet de critiques. Dans l’ensemble des 200 plus grandes villes du pays, la taxe foncière a déjà augmenté de 4,7% entre 2021 et 2022, selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi).
Une commune sur cinq augmentera la taxe foncière au-delà de l’inflation en 2023
Selon le président de l’AMF, 19% des communes en France augmenteront leur taux de taxe foncière cette année. Cependant, il a souligné que l’ensemble des communes verra automatiquement une progression de l’impôt local en raison de son ajustement à l’inflation. Depuis la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales, la taxe foncière constitue l’un des seuls leviers fiscaux restant à la disposition des maires. Cette augmentation de la taxe foncière fait suite à une période de contraintes budgétaires pour les communes. Une période marquée entre autres par le coût de la crise sanitaire, le dégel du point d’indice des fonctionnaires ainsi que l’augmentation des prix de l’énergie.
L’inflation pointée du doigt
La hausse de la taxe foncière est fortement influencée par l’inflation. Chaque année, l’on réévalue la base locative cadastrale en fonction de l’évolution des prix à la consommation. Ainsi, dans le cadre de la loi de finances 2023, la base locative a été réévaluée de 7%. Cette réévaluation entraîne automatiquement une augmentation de la taxe foncière dans l’ensemble des communes, conformément à l’indexation sur l’inflation. Les communes font en ce moment face à des marges de manœuvre budgétaires de plus en plus limitées. Ceci explique leur recours à l’impôt foncier pour compenser les coûts croissants liés à la crise sanitaire et à d’autres dépenses.
Des controverses et des critiques
La hausse des taxes foncières a suscité des controverses entre les communes et le gouvernement. À Paris, l’augmentation de 52% prévue cette année par la maire Anne Hidalgo a reçue de vives critiques. Elles proviennent notamment des ministres Clément Beaune et Gabriel Attal, auxquels on prête des ambitions municipales en 2026. L’on a également constaté des tensions similaires à Grenoble. Le le vote d’une hausse de la taxe foncière y a notamment entraîné le départ de plusieurs élus de la majorité municipale. Cette augmentation de la taxe foncière se perçoit alors comme une réponse à la nécessité de financer des mesures sociales et climatiques.
