La première usine de production de batteries pour voitures électriques en France a été inaugurée à Billy-Berclau, près de Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Cette usine représente une étape importante dans la transformation industrielle du secteur automobile vers l’électrification. Ceci permettra à l’Europe de rattraper son retard notamment par rapport aux constructeurs chinois. Cela aidera également à devenir plus autonome dans la production de batteries pour véhicules électriques. La production doit commencer cet été et la commercialisation est prévue pour la fin de l’année 2023.
Création de la « Vallée de la batterie »
Ce moment marque le virage majeur du secteur automobile vers l’électrification, avec le soutien des aides publiques. Ceci permettra de se préparer à l’interdiction des moteurs thermiques dans l’Union européenne à partir de 2035. ACC, une coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, et qui se compare à un « Airbus de la batterie », constituera l’un des premiers producteurs en Europe.
Quatre autres usines de batteries ouvriront également en France, toutes dans les Hauts-de-France. Ceci va alors créer un écosystème appelé la « Vallée de la batterie ». AESC-Envision, un groupe sino-japonais, prévoit de fournir Renault à partir de début 2025 et la start-up Verkor produira à partir de mi-2025 à Dunkerque. Le groupe taïwanais ProLogium envisage aussi une production à partir de fin 2026 pour sa première usine à l’étranger.
Une Europe ambitieuse
Le gouvernement français a pour objectif de produire deux millions de véhicules électriques par an d’ici 2030. Le projet se fera en fournissant suffisamment de batteries assemblées dans le pays. Cependant, la France reste confrontée à des défis tels que le prix de l’énergie, comparé à celui de la Chine ou des États-Unis, qui subventionnent massivement cette industrie. De plus, la technologie lithium-ion utilisée dans la première ligne de production d’ACC dépend de métaux stratégiques. Dans ce domaine, la chaîne d’approvisionnement reste largement dominée par la Chine. Enfin, la transition vers les véhicules électriques représente un défi social majeur, avec la disparition annoncée de milliers d’emplois liés aux moteurs thermiques. Il y a aussi la nécessité de recruter et former plus de 20 000 personnes dans la Vallée de la batterie.
Le projet ACC a bénéficié de plus d’1,2 milliard d’euros de fonds publics, dont 845 millions d’euros d’aides françaises. En Europe, une cinquantaine de projets similaires ont été annoncés ces dernières années. L’objectif est de ne pas laisser l’Europe dépendre des fournisseurs asiatiques, en particulier chinois. Ces dernierrs ont en effet une avance de 10 à 20 ans dans le domaine des batteries.
Cette initiative marque donc une étape cruciale dans la volonté de l’Europe de se positionner en tant que leader dans la production de batteries pour véhicules électriques.
