Les prix de l’immobilier ancien ont enregistré une baisse de 0,2% au premier trimestre, marquant ainsi la première baisse trimestrielle depuis juin 2015, selon l’indice Notaires-Insee. Cette baisse est principalement due à la décélération de la hausse des prix des maisons par rapport aux appartements. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance, notamment la remontée rapide des taux d’intérêt et les difficultés d’accès aux emprunts pour les ménages. Cette évolution marque un tournant dans le marché immobilier et pousse les acheteurs à faire des choix plus réfléchis. Le manque de logements et la stagnation de la construction neuve contribuent également à cette baisse des prix. Cette tendance devrait se poursuivre et s’accentuer dans les mois à venir, avec une baisse attendue de 5% des prix des appartements en Ile-de-France au deuxième trimestre.
Tendance à la baisse des prix de l’immobilier ancien
Les prix de l’immobilier ancien ont connu une augmentation de 2,7% sur un an. Néanmoins, cette croissance reste nettement moins importante que celle enregistrée fin 2022 (4,6%). Les maisons continuent de voir leurs prix augmenter plus rapidement que les appartements, mais cet écart tend à se réduire progressivement. En fait, lors du premier trimestre 2023, les prix des maisons ont même enregistré une baisse de 0,3%, alors que ceux des appartements ont baissé de 0,1%.
La remontée rapide des taux d’intérêt constitue l’un des principaux facteurs qui affectent le marché immobilier. Les ménages qui doivent emprunter pour acheter un bien immobilier sont fortement pénalisés par cette hausse des taux. En conséquence, les prix de l’immobilier ont commencé à baisser en Île-de-France (-0,6%). Ils continuent néanmoins de progresser en province (+3,9%) malgré une croissance ralentie. Le nombre de transactions a également diminué par rapport au trimestre précédent, mais reste supérieur à la moyenne historique.
Une évolution structurelle du marché immobilier
Les professionnels de l’immobilier soulignent que le marché entre dans une nouvelle ère, marquée par des taux d’intérêt de plus en plus élevés. Les ménages sont confrontés à une réduction de leur capacité d’emprunt, ce qui les oblige à faire des choix difficiles. Certains préfèrent payer plus cher pour obtenir le bien souhaité, tandis que d’autres doivent réduire la surface de leur logement pour s’adapter à leur budget. Les notaires mettent également en avant le nombre élevé de refus de prêts, ce qui limite les possibilités d’acquisition pour de nombreux acheteurs potentiels.
La baisse des prix marque aussi la fin d’une phase de hausse continue de l’immobilier, notamment en raison du manque structurel de logements et des taux de crédits bas. Par ailleurs, la construction neuve est en panne, avec une chute des réservations auprès des promoteurs (-41% sur un an) et des permis de construire (-11,5%) au premier trimestre. Ce manque de logements ne risque pas de se résorber, ce qui pourrait contribuer à accentuer la baisse des prix dans les mois à venir.
Les notaires prévoient que la baisse des prix devrait s’accentuer au deuxième trimestre, atteignant environ 5% pour les appartements et 3% pour les maisons en Île-de-France.
Il est également intéressant de noter que les prix immobiliers dans le logement ancien connaissent une baisse non seulement à Paris, mais aussi dans les régions françaises. Les ventes de logements anciens en Île-de-France ont chuté de 22% au premier trimestre par rapport à l’année précédente. Les régions connaissent désormais le même phénomène que Paris.
